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Photo du rédacteurFabien Bourgeonnier

Loïc : Mon Voyage à Travers la Douleur et l'Espoir

Dans "Loïc : Ma Vie, Mon Drame, Mon Combat," j’ai ressenti le besoin urgent d'écrire pour mettre des mots sur ma douleur et partager l’histoire tragique de la perte de mon fils, Loïc, dans le drame de Millas. Ce livre représente bien plus qu’un simple récit ; c’est un témoignage de ma souffrance, mais aussi un acte de résilience et d’espoir.

La perte d’un enfant est une épreuve dévastatrice, et j'ai cherché à expliquer non seulement les circonstances tragiques de cet accident, mais aussi l’impact profond qu'il a eu sur notre vie quotidienne. Au fil des pages, je décris les événements qui ont conduit à cette tragédie, les souvenirs de Loïc et la douleur écrasante qui a suivi. Chaque chapitre reflète l'angoisse et l'incompréhension face à un événement qui a bouleversé notre existence.

J’explore également les conséquences émotionnelles et psychologiques de cette perte sur ma famille et moi, ainsi que les défis que nous avons dû surmonter. Le livre documente aussi l'enquête qui a été menée après l'accident, ainsi que le procès qui s'est tenu à Marseille. C'était un parcours difficile, rempli d'obstacles juridiques et d'incertitudes. J'ai dû affronter non seulement mes propres démons, mais aussi le système judiciaire, qui parfois semble déconnecté des souffrances des victimes. Ce récit est une réflexion sur la lutte pour obtenir justice et sur la nécessité de sensibiliser le public aux dangers liés aux transports scolaires.

Écrire ce livre m’a permis de faire face à ma douleur, de transformer ma souffrance en un message de prévention et de sensibilisation. J'ai voulu rendre hommage à Loïc en faisant en sorte que sa mémoire vive à travers mon engagement. Mon parcours m’a également conduit à rejoindre d’autres associations de victimes, comme la FENVAC, qui intervient lors de drames collectifs et d’attentats, et l'ADATEEP, qui œuvre pour la prévention dans les transports scolaires. En témoignant de notre histoire, je souhaite faire entendre la voix des familles touchées par des tragédies similaires et encourager un dialogue sur la sécurité.

Au-delà de l’histoire personnelle, ce livre est un appel à l'action. Il vise à sensibiliser le public sur des sujets cruciaux tels que le harcèlement scolaire, le respect des victimes et la mise en place de mesures de sécurité adaptées. Mon combat ne se limite pas à pleurer la perte de mon fils ; il s'agit aussi de défendre l'avenir de tous les enfants. Je veux contribuer à un changement concret, afin que des tragédies comme celle-ci ne se reproduisent plus.

"Loïc : Ma Vie, Mon Drame, Mon Combat" est donc un hommage à mon fils, mais aussi un cri de ralliement pour toutes les familles touchées par des drames similaires. C’est un témoignage d’espoir, une promesse de ne jamais oublier, et un appel à se lever pour garantir la sécurité de nos enfants. En partageant notre histoire, j'espère inspirer d'autres personnes à se lever, à témoigner et à s'engager dans cette lutte essentielle pour protéger ceux que nous aimons.


Extrait:





Nous sommes le quatorze décembre 2017, il est 16 heures 07, et mon téléphone sonne. C'est ma femme qui m'appelle, et à ce moment-là, ma vie changera à jamais. Je ne serai plus jamais le même homme. Je deviendrai ce père qui perd son fils de onze ans, en classe de sixième au collège Christian Bourquin. Un drame vient de se produire à Millas, et jamais je n'aurais imaginé qu'une catastrophe de cette ampleur puisse frapper ce petit village du sud de la France. En une fraction de seconde, nos vies basculent dans l'horreur. Tout allait changer. Ma famille allait être amputée à tout jamais. Mon enfant, mon fils, ne serait plus jamais avec nous ; pour le voir, je devrais me rendre dans un cimetière. C’est inacceptable, incompréhensible pour un parent.

À travers ces pages, je vais vous raconter cette vie qui est la mienne, comment je lutte depuis ce jour pour ne pas le rejoindre. Condamné à perpétuité à vivre sans mon fils : voilà ma peine. Chaque jour est un combat contre le désespoir, une lutte pour honorer sa mémoire en tentant d’apporter un changement positif.

Ma vie a commencé lorsque j'ai rencontré la mère de mes enfants en 2002. C’était comme si notre destin était déjà écrit, car avant de devenir mon épouse, elle avait croisé ma mère dans sa sandwicherie à Canet-en-Roussillon. Les mois passent, et finalement, je fais sa connaissance sur un site de rencontre téléphonique. La magie opère, et nous nous installons ensemble. À cette époque, je suis agent de sécurité, et je savoure ce métier qui me permet de côtoyer des gens. Notre bonheur grandit avec la naissance de notre fils Yoan, en janvier 2004, et peu après, nous nous marions. Notre famille s’agrandit avec la naissance de Loïc, un enfant plein de vie qui ne cesse de m’émerveiller.

Nous déménageons ensuite à Millas, une petite commune où nous espérons construire un avenir paisible. Mais, à travers les joies de notre vie de famille, nous commençons à ressentir des inquiétudes. Des élus nous feront savoir plus tard que le collège où sont inscrits nos enfants n'aurait jamais dû être construit à cet endroit, un emplacement jugé dangereux à cause des passages à niveau à proximité. Comment un établissement scolaire a-t-il pu être situé entre deux tels dangers ? À cette époque, nous n’imaginions pas que ce que nous percevions comme une simple inquiétude allait se transformer en un cauchemar.

Il est 16 h 10 lorsque je reçois un nouvel appel de ma femme. Elle m'informe qu'un ami vient de la contacter en pleurs, lui annonçant qu'un grave accident vient de se produire avec un bus du collège. Je suis seul chez moi, la télévision allumée, et je remarque à peine le bandeau qui défile à l'écran, "Accident entre un bus et un train à Millas." Je suis abasourdi. C'est irréel. Je prends la route vers le collège, mais je suis bloqué par des gendarmes. Mon cœur s'emballe. Que se passe-t-il ? Où est mon fils ?

Après un moment d'attente angoissant, je parviens enfin à atteindre le collège. Les familles se regroupent, le froid et la pluie n’aident en rien à apaiser nos craintes. Je crois reconnaître certains visages, mais chacun semble plongé dans l'angoisse, cherchant des réponses à leurs questions sans réponse. Je trouve le directeur du collège, qui, impuissant, me dit qu'il ne peut rien me dire. Les minutes passent, et l'incertitude grandit. J'essaie d'appeler ma femme, mais je suis tellement perdu que je ne peux lui donner aucune information.

Quand finalement on nous demande de rejoindre une salle à Millas, je comprends que le drame qui vient de se jouer est d’une ampleur inimaginable. Les médias se précipitent, rapportant chaque détail, souvent sans compassion, alors que nous, parents, restons dans l'ignorance totale du sort de nos enfants. L'horreur de cette situation me frappe, et je réalise que notre douleur est exposée au grand jour, que notre vie privée est devenue un sujet de sensationnel pour les chaînes d’infos.

Je suis déterminé à me battre. Non seulement pour Loïc, mais aussi pour tous ceux qui ont été touchés par cette tragédie. Mon combat a débuté ici, dans la douleur et l’incompréhension. Je suis condamné à vivre sans mon fils, mais je refuse de le laisser être oublié. Au fil des pages de ce livre, j'espère partager notre histoire et faire entendre notre voix, pour que cela ne se reproduise plus jamais.

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